Le Souvenir Français : veiller, transmettre, innover
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Serge Massé - Dauphiné Libéré, 1er Novembre 2025 La quête annuelle du Souvenir Français a été l’occasion de mettre en lumière les missions de cette association engagée pour le devoir de mémoire.

Ce 1er novembre 2025, à l’entrée du cimetière Saint-Roch de Grenoble, la quête annuelle du Souvenir Français a rassemblé bénévoles, adhérents et représentants locaux autour de leur délégué général départemental et du président général Serge Barcellini, contrôleur général des armées. Dix ans après avoir pris la tête de cette institution, celui-ci poursuit inlassablement une mission qu’il qualifie de « mission mémorielle exceptionnelle. »
• Trois axes majeurs
« La France a besoin d’une mémoire partagée », explique-t-il. « Le Souvenir Français, c’est partager la mémoire avec le plus grand nombre de Français, qu’elle soit celle de 14-18, 39-45, de la guerre d’Algérie, d’Indochine ou des Opex d’aujourd’hui. »
Le Souvenir Français agit sur trois axes majeurs : sauvegarder, commémorer, transmettre.
Le premier consiste à veiller sur les tombes, monuments et stèles des combattants morts pour la France. « Dans nos cimetières communaux, il y a 500 000 tombes familiales où reposent des combattants. Chacune risque de disparaître demain. Notre premier rôle est d’essayer qu’elles survivent. »
Cette veille s’appuie sur un réseau dense de 1 550 comités locaux et 75 000 adhérents : « J’appelle cela la veille mémorielle dans les cimetières », souligne Serge Barcellini.
« Les bénévoles entretiennent, alertent, dialoguent avec les municipalités pour préserver ces lieux de mémoire. »
Le deuxième pilier, la pédagogie, vise à transmettre l’histoire et le civisme républicain aux jeunes générations. Le Souvenir Français est ainsi « le principal financeur des voyages scolaires » vers les grands sites de mémoire, Verdun, la Normandie, Auschwitz. Ces actions sont rendues possibles par un budget annuel de 5 millions d’euros, provenant essentiellement des cotisations (1,2 M€), de la quête nationale (près de 700 000 €), des subventions municipales et des dons ou legs.
• Une mémoire tournée vers l’avenir
Sous l’impulsion de son président, l’association s’est engagée dans une modernisation active. « Nous avons une équipe de jeunes salariés à Paris, une newsletter qui touche 90 000 personnes, et nous innovons dans nos actions. »
Parmi ces innovations, l’opération des drapeaux dans les établissements scolaires : les anciens drapeaux d’associations d’anciens combattants sont confiés aux lycées et collèges partenaires. « Chaque drapeau doit sortir deux fois par an, le 8 mai et le 11 novembre, et servir d’instrument à l’instruction du civisme républicain. »
Autre initiative emblématique : l’application “Géomémoire”, qui permet de géolocaliser les tombes des morts pour la France dans les cimetières communaux. « C’est la modernité : visiter un cimetière avec son téléphone pour retrouver la tombe d’un soldat et lire son histoire. »
À travers ces actions, le Souvenir Français demeure fidèle à sa devise : “À nous le souvenir, à eux l’immortalité.” Un engagement toujours vivant, porté par des milliers de bénévoles, pour que la mémoire des combattants reste un lien actif entre les générations et les communes.





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